Kevin Rodriguez: son reflet à travers le miroir

Kevin Rodriguez est un santafecino qui avec son attitude et son éclat a conquis Milan

Kevin est un mannequin international argentin qui a gagné de popularité chez TikTok en racontant son histoire de vie: de travailler dans un frigorifique à faire ses premiers pas dans le mannequinat pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.

Bien qu’il n’ait pas prévu de se consacrer au mannequinat, un jour, après avoir écouté les personnes qui l’entouraient lui signaler son potentiel de devenir mannequin, il s’est inscrite à un cours de mannequinat professionnel donné par une académie située à Rosario sur la recommandation de son amie. De même, lors de son passage à l’académie, il a rencontré d’excellents professionnels qui l’ont aidé à modifier son style personnel, à poser devant une caméra et à lui apprendre à marcher, ce qui est fondamental pour sa profession. À la fin du cours, il a travaillé pour les marques argentines El Burgués et Ay Not Dead.

En 2018, il a signé un contrat avec une agence basée à Buenos Aires basée à Córdoba et à Paris, et il a voyagé régulièrement de Rosario à Buenos Aires. Et il essayait d'organiser son travail au frigo avec les castings, ce qui l’épuisait beaucoup. Mais, en 2019, il est passé à l’agence qu’il a actuellement et il a reçu une proposition pour travailler en Chine. C’est à ce moment-là qu’il a décidé de quitter son travail à Rosario pour poursuivre son rêve.

Pendant son séjour en Chine, il se présente au casting de la maison Louis Vuitton pour la Fashion Week, mais l’agence préfère qu’il prenne une campagne d’une autre marque et ne peut pas organiser le défilé. Il a donc dû refuser sa participation en n’ayant pas le choix, car c’est l’agence qui décide du travail du mannequin. En général, une campagne est plus rentable que la Fashion Week, a expliqué Kevin. Cependant, il souhaite être élu à nouveau par la marque.

Néanmoins, en Chine, il a pris des photos pour Bvlgari et a défilé à la Fashion Week pour les marques chinoises.

À son tour, il a été choisi par une agence à Milan, par l’intermédiaire de son agence mère, et il a voyagé en Avril de cette année, bien qu’ils étaient intéressés par son profil n’allait pas avec un emploi sûr, il savait qu’il devait passer des castings pour les campagnes et/ou défilés. De même, Kevin a fait remarquer que s’ils vous offrent un emploi à l’étranger, celui-ci ne comprend jamais le billet ou l’hébergement et que le mannequin a un mois d’essai pour obtenir de nouveaux contrats, sinon il doit revenir.

Se référant à son expérience à Milan, il m’a dit qu’il a auditionné pour plusieurs marques et a beaucoup travaillé tout au long de la Fashion Week spring/summer 2024. Il a mentionné qu’il est strictement important la façon dont le mannequin marche, par conséquent il sait quand sa marche est correcte étant donné qu’il est sélectionné pour faire les polaroids que les marques utiliseront dans les fittings. En même temps, Valentino l’a choisi pour être mannequin. Il m’a expliqué que ce type de mannequin est comme un mannequin de coupe, avec lequel sa mission est de montrer les pièces de la collection qui a été présenté à la FW aux clients (privés, agence de presse ou fashion stylist) pour montrer à quoi ressemble le vêtement. Il a également été embauché pour la campagne automne/hiver 23-24 d'Iceberg et Herno, réalisant des productions étendues qui ont pris des jours de travail. Il a également attiré l’attention de la marque Thom Browne, avec qui il a travaillé pour faire des fittings.

Quant à sa saison dans la ville italienne, il a eu le plaisir de rencontrer plusieurs stylistes comme Thom Browne, Domenico Dolce, Giorgio Armani et d’être convoqué pour les castings d’Yves Saint Laurent, Dolce&Gabbana, Bottega Veneta, Valentino, Thom Browne, Giorgio Armani, entre autres.

De même, il a fait remarquer que le domaine du mannequinat en Asie est très différent de celui de l’Europe. En Chine, lorsqu’une maison sélectionne un mannequin, elle l’engage, tandis qu’en Italie, le fait d’être sélectionné pour un défilé ne garantit pas que tu finis par défiler pour la marque, car tu peux être écarté jusqu’à cinq minutes avant le début du show. Une autre différence, c’est qu’en Asie ils cherchent des mannequins baby face, tandis qu’en Italie ils font plus attention dans la mode et non dans une caractéristique ponctuelle.

Maintenant, s’il s’agit de différences, Kevin a souligné qu’à l’étranger au moment des castings, si le profil du mannequin est intéressant pour les bookers et le directeur du casting, les mannequins font polaroid pour que le staff de la marque ait une référence et puis ils font la sélection finale, ce qui n’est pas le cas en Argentine.

D'ailleurs, je l’ai consulté sur le processus de casting, sa préparation pour le faire et comment il fait face aux refus de sa profession. Sur la base de ma question, Kevin a déclaré que dans les castings il y a beaucoup de mannequins et parfois ils mettent tout le monde en ligne droite pour que le directeur identifie le mannequin qu’il aime. En outre, il y a des castings qui durent jusqu’à six heures et ils ne préviennent pas si le mannequin est engagé pour la FW jusqu’à ce que le défilé commence, car ils peuvent t'appeler pour confirmer jusqu’à une demi-heure avant. Et même s’il est vrai que la concurrence existe, en Italie, il a reçu de l’aide de ses collègues avec quelques expressions en italien. Il a également déclaré qu’un mannequin new face est moins susceptible d’être embauché par rapport aux mannequins qui ont fait plusieurs saisons.

Au contraire, en ce qui concerne sa préparation, il analyse la marque pour savoir quel profil il cherche et se présente habillé selon le style de la maison.

Ainsi, la façon de traiter le rejet dans sa carrière a évolué, il a fait valoir qu’il fût auparavant déprimé, mais en Italie, il a pris conscience qu’il ne dépendait pas de lui de ne pas être sélectionné par une marque, mais il n’était pas compatible avec le profil recherché et maintenant cela ne l’affecte pas de cette façon.Il conseille que l’on doive trouver son profil et ne pas rester avec le rejet, c’est-à-dire être mentalement préparé pour qu’ils te disent que tu es très maigre ou très grand ou que tu as beaucoup de tatouages, essentiellement être sûr de soi et ne pas laisser ces commentaires interférer avec votre humeur.

Actuellement, il aspire à travailler pour Balenciaga parce qu’il possède un style androgène qui caractérise la marque espagnole. Même, il aimerait défiler pour Valentino vu qu’il était à l’aise avec les vêtements et les dessins de ses collections, ajoutant à sa liste Gucci et Versace.

En un mot, Kevin sent qu’il a été touché par une baguette magique et depuis, il a travaillé d’arrache-pied dans sa croissance professionnelle pour améliorer ses expressions et ses mouvements en posant. Il croit qu’il a réussi ses contrats parce qu’il est une personne qui peut facilement interpréter le personnage que chaque marque lui propose, il apprécie les séances de photos et il a assez d’attitude pour s’adapter aux différents rôles qui lui sont présentés. Sa phrase principale est always with attitude.

*Copyright Kevin Rodriguez